Définition
Les anomalies du côlon sont les plus fréquentes des atteintes du tube digestif.
La chirurgie colorectale représente une part importante des interventions réalisées en chirurgie digestive, avec plus de 60 000 actes par an en France.
Les pathologies associées au côlon peuvent être bénignes, malignes ou liées à des troubles fonctionnels.
Anatomie
Le côlon fait partie du système digestif, avec le rectum ils forment le gros intestin. Chez l’homme, il mesure en moyenne 1,5 m de long pour 4 à 8 centimètres de diamètre, soit un volume d’environ 1.8 litres.
Anatomie du côlon
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Il est composé de 4 segments :
- le côlon ascendant ou droit
- le côlon transverse
- le côlon descendant ou gauche
- le côlon sigmoïde
Son rôle est principalement de stocker les déchets, de récupérer l’eau, de maintenir l’équilibre hydrique et d’absorber certaines vitamines comme la vitamine K.
Les aliments digérés constituent un liquide, le chyle qui est le contenu de l’intestin. Lors de la digestion, il passe du côlon ascendant/droit vers le côlon descendant/gauche, au fur et à mesure ce liquide va progressivement se transformer en fèces qui deviendront de plus en plus solides. Celles-ci passeront ensuite dans le rectum avant d’être évacuées par l’anus.
Le côlon est la partie de l’appareil digestif la plus sujette aux dysfonctionnements, les pathologies associées peuvent être plus ou moins sérieuses.
Les pathologies bénignes
- Diverticulose du côlon et ses complications : diverticulite, sigmoïdite
- Maladies inflammatoires du côlon et de l’intestin, rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH) ; Maladie de Crohn
- Endométriose
- Proctologie (hémorroïdes, fistules, fissures)
Les pathologies malignes
- Cancer du côlon
- Cancer du rectum
- Cancer de l’anus
- Récidives tumorales complexes
Troubles fonctionnels
- Prolapsus rectal
- Incontinence anale
Maladie diverticulaire
La diverticulite est une pathologie du côlon qui apparaît souvent sans prodrome. C’est une infection d’un ou de plusieurs diverticules. Elle est à l’origine de douleurs parfois intenses associées à de la fièvre. Elle est favorisée par l’âge et les régimes alimentaires pauvres en fibres tels qu’on les trouve en Occident. Le diagnostic associe les signes cliniques, un bilan biologique qui confirme l’infection, et un scanner qui confirme l’atteinte du colon et évalue sa gravité. Cette maladie est le plus souvent traitée médicalement. Dans certains cas, il existe des indications à une intervention d’exérèse du côlon diverticulaire, essentiellement en cas de complications ou de récidive.
Maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI)
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, maladie de Crohn et rectocolite hémorragique, se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, liée à une hyperactivité du système immunitaire digestif. Souvent méconnues, elles affectent 200 000 personnes en France avec une intensité variable.
Les MICI sont le plus souvent diagnostiquées chez des sujets jeunes, avant l’âge de 30 ans, le plus souvent entre 14 et 24 ans. Ces pathologies touchent autant les hommes que les femmes.
Lors des poussées inflammatoires, les MICI se caractérisent le plus souvent par des douleurs abdominales, des diarrhées fréquentes parfois avec la présence de sang, ou encore avec une atteinte de la région anale.
A ce jour, il n’existe pas de traitement curatif de ces pathologies, mais les médicaments actuels permettent dans la plupart des cas, un contrôle durable de la maladie et une qualité de vie satisfaisante en dehors des poussées inflammatoires. La chirurgie est nécessaire en cas de complications ou d’échappement au traitement médical chez plus de 60% des patients atteints de la maladie de Crohn et près de 30% des patients atteints de rectocolite hémorragique. En cas de RCUH, la chirurgie est curatrice au prix de séquelles fonctionnelles importantes.
Endométriose à localisation digestive
L’endométriose est à l’origine une affection gynécologique. On parle d’endométriose à localisation digestive quand celle-ci se développe sur les intestins, le côlon et le rectum.
Les troubles digestifs associés à l’endométriose sont peu spécifiques, pouvant se manifester sous la forme d’une alternance de diarrhée/constipation, de douleurs, plus rarement par la présence de sang dans les selles ou des phénomènes d’occlusion.
Le traitement est complexe et souvent accompagné d’une chirurgie. Quand la chirurgie est décidée, elle est menée par une équipe pluridisciplinaire (gastro-entérologue, chirurgien digestif, chirurgie gynécologue) connaissant la maladie (en partenariat avec l’équipe de chirurgie gynécologique du CHU de Strasbourg – Service du Professeur Akladios).
Cancer colorectal
Le cancer du côlon est l’un des cancers les plus fréquents dans les pays industrialisés. L’âge, l’alimentation, l’hérédité et les habitudes de vie (Inactivité physique, obésité, alcool, tabac …) jouent un rôle primordial dans son apparition. En France, chaque jour 100 personnes apprennent qu’elles en sont atteintes. Les femmes sont autant touchées par ce cancer que les hommes. Certaines populations ont un risque particulièrement élevé de développer un cancer : ce sont les personnes qui sont atteintes de polypose adénomateuse familiale (PAF) et les personnes atteintes du syndrome de Lynch (ou HNPCC).
Ce cancer, détecté tôt, est curable. Pour cette raison, un dépistage est proposé à toute personne de plus de 50 ans, tous les deux ans.
Pour plus d’informations sur le dépistage du cancer colorectal :
www.ameli.fr
Chirurgie du prolapsus du rectum et de l’incontinence anale
Le prolapsus (communément appelé descente d’organes) peut être la cause d’une incontinence. Le prolapsus rectal peut être à l’origine d’une incontinence anale. L’extériorisation du rectum qui est ressentie et vue par le patient, survient au début lors des efforts de poussée de défécation. Une incontinence anale peut être associée au prolapsus, car le phénomène se pérennise, dès la station debout et la marche. Les dossiers des patients sont discutés et traités en collaboration avec les équipes d’urologie et de gynécologie.
Le prolapsus extériorisé nécessite une chirurgie, celle-ci comprend des interventions par voie abdominale, ouverte, laparoscopique ou robotique, ou parfois par voir périnéale.
La prise en charge de l’incontinence anale est plus complexe et peut associer de la kinésithérapie, de la chirurgie, et des moyens techniques variés (sphincters artificiels, stimulateurs …).
Proctologie
La proctologie est la spécialité médicale qui prend en charge les pathologies de l’anus et du rectum. Outre des gestes techniques spécialisés, elle fait souvent appel à une imagerie spécifique (Echographie, IRM …) et des explorations fonctionnelles.
Le service a développé des techniques innovantes avec la prise en charge chirurgicale mini-invasive, en particulier pour le traitement des fistules et des kystes sacro-coccygiens.
Dépistage / Diagnostic
Le diagnostic en un jour permet de réaliser dans la journée, sur un même site, l’ensemble des examens nécessaires au diagnostic d’une pathologie colorectale. L’objectif est de mettre en place un protocole de prise en charge permettant un accompagnement personnalisé et innovant dans le délai le plus court possible.
Le diagnostic du cancer colorectal repose sur la coloscopie avec biopsie. Le bilan d’extension nécessite d’autres examens radiologiques comme l’échographie, le scanner, l’IRM et dans des cas particuliers le PET scan.
Le parcours du diagnostic en un jour
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L’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU Strasbourg) dispose d’un plateau d’imagerie diagnostique de dernière génération qui permet au patient la réalisation d’un scanner et d’une IRM au cours d’une même journée de consultation.
Pour plus d’informations sur la plate-forme d’imagerie médicale de l’IHU Strasbourg :
Plateforme d’imagerie médicale GIE
Tous les patients pris en charge dans le service sont accompagnés avec un plan personnalisé de soins, allant de la consultation préopératoire au jour de l’opération. Cet accompagnement se fait grâce à un personnel soignant dédié et à une application numérique qui réalise un suivi préparatoire personnalisé pour aider les patients à se préparer à l’intervention. Des documents explicatifs (PDF ou vidéo) sont mis à la disposition sur le site internet des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Tous les patients pris en charge pour une pathologie colo-rectale sont inscrits dans un itinéraire de réhabilitation accélérée, le programme ERAS (Enhanced Recovery After Surgery) répondant aux meilleurs standards médicaux. Il est certifié et pratiqué dans le service depuis 2015.
Certification du programme ERAS pour le Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, délivré par ERAS Society
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En partenariat avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et l’IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif) pour lequel le Pôle Hépato-Digestif est le pôle de référence, le patient peut bénéficier d’une prise en charge et des traitements les plus innovants.
La qualité de la prise en charge des patients est un objectif essentiel, le patient est au cœur de nos préoccupations
Traitement
En cas de traitement chirurgical, tous les dossiers de patients sont discutés lors de réunions spécialisées et consacrées à la chirurgie colorectale.
Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) a pour objectif d’établir le meilleur protocole thérapeutique pour les patients pris en charge pour un cancer. Cela signifie que le traitement du patient n’est pas décidé par un seul médecin, mais par une équipe de plusieurs médecins pluridisciplinaires.
Pour plus d’informations sur les pathologies colorectales :
www.chru-strasbourg.fr