La définition et l’évaluation de la qualité des soins sont des enjeux majeurs des systèmes de santé. Initiée à la fin des années 1990, cette démarche fondamentale place le patient et ses attentes au cœur de sa propre prise en charge. Le parcours patient doit s’inscrire au-delà de la seule prestation de soins et intégrer la mise en place d’indicateurs de qualité et de pertinence des soins.
Le professeur Patrick Pessaux, de l’Institut Hospitalo-Universitaire et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Président en exercice de l’Association Française de Chirurgie, donne son point de vue à l’occasion de la sortie du rapport de l’Institut Montaigne « Système de santé : soyez consultés ! »
Actuellement, l’évaluation de la qualité des soins se fait essentiellement par le recueil d’informations telles que l’activité, les processus, les recommandations, l’expérience vécue par le patient ou encore les indicateurs de qualité et de sécurité des (IQSS) développés par la Haute Autorité de Santé. Ces estimations ne donnent qu’une vision à court terme car elles se basent essentiellement sur l’évaluation de la réalisation d’un acte.
« Le seul capable d’avoir une vision globale de son parcours de soin,
c’est bien le patient. »
L’analyse du parcours patient exige d’aller au-delà de la prestation de soins en prenant en compte la globalité de l’expérience du patient, qui inclue l’accueil, l’information, l’orientation, l’accompagnement et le suivi. Les indicateurs de pertinence de soins sont ceux qui comptent pour le patient qui doit-être considéré comme un partenaire actif de sa prise ne charge.
L’implication des professionnels de santé est évidemment capitale pour que ces indicateurs soient acceptés, compris et bien renseignés.
« Les professionnels de santé ont pris conscience
que la prise en charge évolue. »
Patrick Pessaux distingue quatre niveaux d’intégration de l’expérience patient dans la stratégie hospitalière :
1° Accepter la mise en place d’une démarche qualité pour l’ensemble des acteurs intervenants dans le parcours du patient.
2° Adhérer au principe d’évaluation et appliquer des méthodes éprouvées pour mettre en œuvre des améliorations et les optimiser, avec l’objectif que les patients bénéficient de soins de qualité et pertinents selon leurs profils médicaux.
3° Impliquer les professionnels de santé et les patients, avec l’appui des sociétés savantes et des associations de patients, pour communiquer sur le déploiement de la démarche qualité.
4° Valoriser le bénéfice médico-économique de la pertinence et de la qualité des soins et exploiter le potentiel de la e-santé et de la m-santé.
« Pédagogie, transparence, coordination et financement sont les quatre maîtres mots pour la réussite de cette démarche. »